Elle etait et elle est, meme

Elle était et elle est, même s'inspire de l'œuvre de Duchamp, La Mariée mise à nu par ses Célibataires, même ou Le Grand Verre. Els Deceukelier joue le rôle d'une mariée séduisante qui évolue dans la zone crépusculaire entre la réalité et l'imagination; dont les spectateurs sont les voyeurs. Comme dans l'œuvre de Duchamps, le désir éternel et inassouvi est central. Et encore... et encore... et encore" apparaît comme le motif de la performance. Le texte sans cesse répété - Fabre lui-même le qualifie de poème d'amour - est le reflet du flux régulier et incessant du désir que provoque cette épouse.

Deux personnages se cachent dans la mariée : le distant et le nostalgique. Els Deceukelier joue une mariée qui est, et une mariée qui était, et ce faisant, elle indique qu'il s'agit d'une apparition plutôt que d'une personne en chair et en os. C'est dans cette zone crépusculaire, cette réalité intermédiaire, que se déroule le monologue.

Cette pièce s'inscrit dans l'œuvre de Fabre qui présente la femme comme une incarnation du corps futur. C'est un corps qui sort de son propre territoire, qui ne se laisse pas limiter par le squelette ou la chair, et qui ne se subordonne pas au regard de l'autre.

Elle était et elle est, même est un monologue de Jan Fabre pour l'actrice Els Deceukelier. Els Deceukelier s'est avéré être un point de référence tout au long de l'œuvre de Jan Fabre. Elle est ce qu'il appelle un modèle "présent", et bien plus qu'une muse, elle incarne ce que Fabre considère comme essentiel dans le théâtre et le jeu.

Avec ce spectacle, Jan Fabre et Els Deceukelier célèbrent quarante ans de collaboration artistique.