A la demande du Festival de théâtre d’Avignon (2001), Fabre a produit un solo, et choisi la danseuse islandaise Erna Omarsdottir. Au cours de cette performance de danse brute et puissante, la danseuse se transforme progressivement en un chien qui rampe en reniflant et léchant à travers la scène. Elle est entourée de chiens empaillés, couchés et suspendus, et d’un spécimen vivant.
La chanson « Le Chien » de Léo Ferré, déjà utilisée dans une production antérieure de Fabre, est ici au cœur du spectacle. Des chapeaux de fête sont mis en évidence, et donnent à l’ensemble un air de fête de la mort. Des mottes de beurre, données aux chiens, sont jetées sur le plateau, et la danseuse s’en sert également pour s’en enduire.
Elle communique avec le public par des regards belliqueux, et laisse son animalité remonter à la surface. Son personnage subit de constantes métamorphoses : révoltée, chien, fille ou femme, ces êtres prennent du relief et des nuances par son langage corporel, entre danse et mouvement, loin du caractère univoque d’un seul et unique personnage. Par son jeu, Omarsdottir incarne la solitude de l’artiste qui doit constamment prouver et qui, s’il échoue, est jeté à la rue comme un chien.
chorégraphie en scénographie Jan Fabre danse Erna Omarsdottir (création) / Valeria Garré (2002) lumières Sven Van Kuijk soundscape Frank Pay musique Le chien – texte et musique de Léo Ferré Debaser – texte et musique The Pixies texte La Mauvaise réputation – un poème de Georges Brassens vidéo Emanuel Maes production Troubleyn / Jan Fabre (Anvers) met SACD (Paris). My Movements are alone like Streetdogs est une commande de Karine Saporta dans le cadre du “Vif du Sujet” / Festival d’Avignon 2000. première 14.07.2000, Chapelle des Pénitents Blancs, Festival d'Avignon, Avignon