C’est en automne 2008, pendant la réalisation d’Orgy of Tolerance, qu’est survenue la première crise financière : la surconsommation, la faillite de la sexualité et la vorace économie libérale occidentale autodestructrice ont constitué les principaux thèmes de cette production. L’analyse qu’a faite Herbert Marcuse du capitalisme dans les années soixante fait toujours sens plus de quarante ans plus tard, et elle devait nécessairement être portée à l’attention des générations actuelles.
Comme toujours, Fabre choisit son langage formel avec soin, et le relie au contenu de ses spectacles : pour Orgy of Tolerance, il a opté pour le coup de poing direct. Avec un humour absurde et ironique à la Monty Python, les neuf performeurs esquissent, dans le plus pur style fabrien, la mentalité en vigueur du tout-est-possible-tout-est-permis. Orgy of tolerance, mais aussi Sweet Temptations, Universal Copyrights et As long as the world needs a warrior’s soul constituent les spectacles de Fabre les plus résolument politiques et critiques de la société.